Par Frederic Crespo, demandeur d'emploi (Chef de projet)
Je souhaiterais évoquer aujourd'hui le CV. Qu'on se rassure, je ne vais
pas vous exposer les énièmes conseils pour bâtir le sien. Tout a déjà
été dit et l'imposante littérature sur le sujet ("Le CV pour les Nuls",
"Le CV sans ta mère", Le CV en 10' chrono", "Le CV de l'Antiquité à nos
jours", "Les CV rupestres de la Grotte de Lascaux"...rions un peu ;-)
en témoigne.
Non, simplement évoquer une des rubriques (un peu périphérique aux
autres) que j'ai TOUJOURS considérée comme importante. C'est celle qui
clôt le document et qui énonce les loisirs, violons d'ingre, hobbies, centres d'intérêt (là aussi, le choix est impressionnant), pour ma part je l'ai intitulée : "Passions".
* La rubrique "Loisirs" du CV ? : indémodable !
J'ai précisé "toujours considérée comme importante" car cette rubrique
est, en fonction des modes (auxquelles le CV n'échappe pas non plus),
tantôt limite ringarde (il y a environ 10 ans de cela), tantôt
un-un-é-clai-ra-ge- com-plé-men-tai-re-sur-le-can-di-dat (tendance
actuelle). Ca tombe sous le sens, comment peut-il d'ailleurs en être
autrement... Mes centres d'intérêt ne sont, en effet, pas le fruit du
hasard : librement choisis par moi, ils me correspondent et contribuent
donc à apporter cette dimension personnelle
au parcours professionnel du CV. Attention tout de même, à ne pas
croire que parce que je m'intéresse à telle ou telle chose, alors, je
SUIS ceci ou cela, je PENSE ceci ou cela, j'AGIS comme ci ou comme ça :
éclairage complémentaire certes,...lumière totale sur moi, certainement
pas.
* Exemple concret : le Sport
Néanmoins, les centres d'intérêt sont porteurs d'un certain nombre de capacités
qui peuvent rejoindre alors, celles nécessaires et mobilisées dans un
cadre professionnel. J'ai pu vérifier très conrètement le lien effectué
par des recruteurs lors de plusieurs entretiens, entre les centres
d'intérêt et ce qui est attendu dans le cadre d'un poste.
J'ai eu, en effet, cette chance d'avoir pu pratiquer un sport à un haut
niveau (chance, pour les capacités physiques, le "reste" je suis quand
même aller le chercher ;-) en l'occurence l'Athlétisme, notamment dans
le cadre de Sport-Etudes. On possède donc, avec cette pratique un peu
particulière du sport ce que l'on appelle un palmarès.
C'est alors surprenant le nombre d'occasions où l'on m'a fait des
remarques sur ce palmarès, et parfois même, dès le début de l'entretien
! Tout naturellement, on en vient dans la discussion à énumérer les
capacités qu'il convient de posséder dans le cas d'une telle pratique
sportive :
l'endurance pour l'effort répété, la résistance à la douleur, la
fixation d'objectifs, la satisfaction de les atteindre, l'esprit de
compétition, l'envie de se dépasser, l'abnégation, l'esprit d'équipe,
la récompense de la victoire, l'apprentissage dans la défaite, le
travail de sa technique, l'observation et le respect de ses
adversaires, la concentration, la gestion de la pression.
Et l'on devine alors assez facilement les parallèles que peut faire le recruteur avec le monde professionnel...
Bien sûr, ce n'est pas CELA qui fait qu'on me retiendra pour tel poste,
tant la décision porte sur l'ENSEMBLE des paramètres du profil. Mais
dans le cas d'un choix serré entre les candidats reçus, ça peut être le
plus qui me fera gagner "ce petit centième de seconde pour franchir la
ligne en tête" (si vous me passez cette métaphore chronométrique).
* Un autre moyen de valider le CV...
Enfin, du point de vue purement de l'échange, j'avoue que l'évocation des loisirs pendant l'entretien est aussi l'occasion d'un moment sincèrement agréable, qui apporte une autre respiration à la discussion.
Moment agréable mais jamais innocent (ne soyons pas naïfs)...car il est un moyen supplémentaire pour le recruteur de valider, aussi, ces éléments extra professionnels, comme il valide ceux liés aux compétences et expériences.
La encore très concrètement, je me rappelle d'une série d'entretiens
(d'ailleurs vraiment excellents !) que j'ai eu il y a quelques mois
avec une entreprise. Durant le 2ème entretien de la série, mon
interclocuteur avait consacré un bon quart d'heure à évoquer mes
loisirs en posant des questions très simples mais précises sur chacun
d'entre eux : matériel utilisé pour la photo., styles de musique
interprétés à la guitare, pays que j'avais préférés pour mes voyages et
pourquoi...et bien sûr, les performances sportives. La qualité de
l'entretien tenait justement à la capacité qu'avait eu mon
interlocuteur de valider de façon très naturelle ces points, sans que
cela fasse "interrogatoire" en règle. Il était ressorti de l'entretien,
une sensation de discussion dense, complète, aboutie.
Autant dire (mais est-il besoin de le préciser) qu'il est donc fortement déconseillé de s'inventer des loisirs qu'on ne possède pas ou d'en grossir la pratique,
sous peine d'être rapidement démasqué (d'autant plus si l'interlocteur
partage, par le plus grand des hasards, un ou plusieurs des loisirs
mentionnés sur votre CV !).
Conclusion
Cette rubrique de fin de CV n'est donc pas à négliger et doit être
(commes les autres rubriques) soigneusement travaillée (dans le choix
de termes précis témoignant de la pratique réelle des loisirs en
question). C'est donc pour moi un moyen efficace de mettre plus encore
en valeur mon profil pendant l'entretien mais aussi, un argument de
plus pour déclencher la convocation à ce même entretien.
Néanmoins et pour relativiser ce dernier point, ce ne sera possible que
si le (la) lecteur (lectrice) du CV aura été sensible à ces aspects qui
en disent un peu plus sur moi et aura su trouver ainsi les "passerelles" pertinentes entre éléments professionnels et extra professionnels, que je lui aurai suggéré...
Frédéric Crespo