Les agences d’intérim ont le vent en poupe
Depuis qu’elles ont le droit de faire du recrutement en vue d’une embauche (en CDD ou en CDI), les agences d’intérim ont dû redéfinir leur activité. Quitte à marcher sur les plates-bandes des cabinets de recrutement en visant notamment les cadres...
Le point sur l’intérim en 2010
L’intérim compte plus de 570 000 salariés au troisième trimestre 2010, un chiffre en hausse depuis le deuxième trimestre 2009.
Autre chiffre en hausse : le nombre de postes en intérim créés. Il est en croissance régulière depuis le premier trimestre 2009, après une année 2008 plutôt sombre (235 000 postes intérimaires supprimés).
Les secteurs les plus demandeurs en termes d’intérim
Une grande partie des intérimaires (252 000 plus précisément) travaille aujourd’hui pour l’industrie. Ils représentent au 3e trimestre 2010 plus de 7% des emplois salariés de l’industrie.
Leur nombre est en fait en augmentation dans tous les secteurs, mais plus particulièrement dans ceux de la fabrication des matériels de transport, des équipements électriques, électroniques et informatiques.
Autre secteur comptant de nombreux intérimaires : le tertiaire, avec 197 000 salariés en intérim au 3e trimestre 2010 (soit 1,5% des salariés du secteur). Certains milieux affichent des besoins en hausse régulière : l’information et la communication, le commerce et le transport et entreposage. En revanche, d’autres réduisent leurs effectifs d’intérimaires. C’est le cas des activités financières et d’assurance.
Enfin, dernier secteur notable en termes d’intérim : la construction. Ses 120 000 intérimaires comptent ainsi pour 7,8% des emplois salariés du secteur. Leur part est grandissante, bien qu’à un rythme moins soutenu que dans l’industrie.
Concernant la durée moyenne des missions, elle tend légèrement à s’allonger dans l’industrie et la construction mais se réduit dans le tertiaire.
Les profils d’intérimaires les plus recherchés
Si à une écrasante majorité l’emploi intérimaire concerne les ouvriers, ce schéma est en train d’évoluer.
Toutes les catégories professionnelles semblent en effet profiter de l’intérim. On observe ainsi une hausse des postes intérimaires destinés aux ouvriers qualifiés, aux professions intermédiaires et aux cadres, mais aussi (bien que dans une moindre mesure) aux employés.
Focus sur l’intérim des cadres
En dépit de certains freins plutôt tenaces (image mitigée de l’intérim, méconnaissance de l’offre, valeur stratégique des cadres…), plusieurs facteurs ont contribué au développement de l’intérim des cadres.
Il y a d’abord le contexte économique : les nombreux licenciements pour cause de restructuration et un chômage persistant jettent de nombreux candidats sur le marché du travail. Ensuite, les entreprises ont ajusté leur politique RH : travaillant à flux tendu concernant leurs effectifs, elles font appel à des compétences externes pour des missions ponctuelles ou d’expérimentation (lancement d’une nouvelle activité…). Enfin, du côté des cadres eux-mêmes, la relation au travail à évoluer vers la recherche de sens, quitte à revoir leur investissement personnel pour une entreprise.
Les secteurs les plus ouverts à ce type d’intérim sont ceux de l’IT et de l’ingénierie, les services financiers (audit financier, comptabilité…), le luxe, l’énergie ou encore l’industrie automobile.
Les intérimaires cadres sont le plus souvent des quadragénaires (en phase de transition professionnelle), des femmes (dont les carrières ont été interrompues suite à une maternité), des jeunes (souvent issus de l’université et en attente de coaching quant à leur insertion professionnelle) et des seniors (pour des postes de management de transition).
Article rédigé par Frédérique Robin pour CarriereOnline
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