S'il est un secteur qui permet de commencer en bas de l’échelle et de finir chef d’entreprise, c'est bien celui du BTP. Apprentis, ouvriers qualifiés, techniciens, chefs de chantier… du CAP au diplôme d’ingénieur, les salariés du bâtiment construisent leur parcours brique après brique.
La formation continue comme leitmotiv
La formation gagne du terrain. Les entreprises de BTP y investissent de plus en plus. Entre 2000 et 2006, le nombre de « stagiaires » a progressé de plus de 80 %. Leur objectif : perfectionner leur technicité dans une optique de progression de carrière. En effet, la moitié des heures de formation est consacrée aux techniques. Un maçon va, par exemple, chercher à acquérir de nouvelles compétences pour devenir maçon du patrimoine et travailler sur des monuments classés. Chef d’équipe, chef de chantier, conducteur de travaux… pour atteindre ces fonctions d’encadrement, de nombreuses heures de cours sont nécessaires.
Mais au-delà des formations proposées par les entreprises, il existe aussi le DIF, le CIF, la VAE… Non, ce ne sont pas de nouvelles normes pour les chantiers mais des outils de la formation continue. « Cependant, ces formations où les salariés doivent investir eux-mêmes sont beaucoup moins prisées », constate Bruno Dumas, président de la commission formation de la Fédération française du bâtiment. Et pourtant. Droit Individuel à la Formation, Congé Individuel de Formation et Validation des Acquis de l'Expérience sont les droits de tout salarié. « Les entreprises offrent de très bonnes formations, le DIF et le CIF sont plus contraignants pour l’employeur et le salarié, explique Bruno Dumas, quant à la VAE, elle n’est pas vraiment développée dans notre secteur : ce n’est pas parce que l’on a un diplôme que l’on est meilleur que celui qui n’en a pas. Dans notre domaine, c’est l’expérience qui compte. »
Une âme de manager ?
Commencer manœuvre et finir chef de chantier ou débuter plombier et monter sa propre société, le secteur regorge d’histoires de « self-made men ». Nombre de chefs d'entreprise ont commencé à travailler avec un CAP et sont devenus patrons vers l'âge de 30 ans. Chaque année, environ 5 000 entreprises sont à reprendre dans le secteur et toutes ne trouvent pas preneur. « Les cinq premières années sont très dures, met en garde Bruno Dumas, il y a un fort taux d’échec chez les jeunes qui se lancent trop tôt. On a plus de chance de réussir en étant plus mûr. »
Mais si l’on pense toujours à l’aspect managérial de l’évolution, certains préfèrent aller vers la recherche de l’excellence. Les maîtres ouvriers perfectionnent leur savoir-faire pour atteindre de très hautes qualifications et exprimer leurs talents artistiques. Ils travaillent sur les façades classées, les monuments nationaux, la restauration de vitraux… « Ils ne sont pas moins bien vus en restant exécutants car ils sont dans la perfection. » Sans compter qu’un maître ouvrier peut avoir un salaire aussi élevé qu’un chef de chantier. Là encore, pas de diplômes requis mais il existe tout de même le certificat de maîtrise professionnelle. Délivré par les professionnels du BTP, il s'adresse aux salariés ayant au moins cinq ans d'expérience dont trois dans la même entreprise. C'est la reconnaissance par la branche de l'excellence dans son métier.
Chiffres clés
30 à 35 000
emplois seront créés chaque année dans le bâtiment dans les 10 ans à venir
279 000
C’est le nombre de salariés ayant bénéficié d’une formation en 2006
100 000
personnes sont recrutées dans le secteur chaque année
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