Avoir la nature comme bureau et l’écologie pour mission, vous n’êtes pas le seul à en rêver… Les filières vertes suscitent un surnombre de vocations, du moins les plus connues. Car les emplois se concentrent dans des secteurs moins séduisants : la gestion des déchets et des eaux usées.
Gare aux désillusions !
La protection de l’environnement, c’est 366 000 professionnels, soit 6 % de l’emploi intérieur en France. Un chiffre en croissance de 3 % par an entre 1997 et 2003. Ces activités étant difficilement délocalisables, l’augmentation de la demande écologique s’est répercutée directement sur l’emploi. Pour autant, cet essor profite peu aux métiers emblématiques de l’environnement : la protection de la nature ne représente que 6 % des emplois quand la gestion des déchets et des eaux usées en rassemble 50 % ! Ainsi, la majorité des emplois verts ne nécessitent pas de formation spécifique à l’environnement ; électromécaniciens, ouvriers ou encore conducteurs d’engins constituent le gros des troupes.
Peu conscients de cette réalité, les étudiants se passionnent pour les formations environnementales. Résultat : alors que le taux de chômage national augmentait de 17 % entre 2001 et 2004, il progressait de 60 % pour six métiers environnementaux, dont agent de traitements dépolluants, cadre technique de l’environnement ou encore chargé de la protection du patrimoine naturel. Heureusement, le nombre d’offres d’emploi a lui aussi progressé mais l’attraction de la filière reste disproportionnée compte tenu de sa capacité d’absorption.
Où sont les emplois verts ?
La gestion des eaux usées et des déchets représente près de 70 % des dépenses en environnement, contre 10 % pour la protection de la biodiversité et de la qualité de l’air. Or, la France est leader mondial dans les services de l’eau et de la gestion des déchets. Ainsi, les plus gros employeurs sont des groupes comme Véolia environnement ou Suez environnement qui comptent 320 000 employés aux quatre coins du globe. Certes la tendance est à la hausse des qualifications, mais la gestion des déchets et la récupération emploient encore plus de 70 % d'ouvriers. Pour les plus diplômés, ce sont davantage les industries pollueuses qui leur fourniront des débouchés en tant que techniciens et ingénieurs hygiène, sécurité, environnement ou responsable environnement.
File d’attente dans les parcs naturels
Réserves naturelles, parcs régionaux, nationaux ou encore zones du conservatoire du littoral couvrent 15 % du territoire français. Métier emblématique de ces espaces protégés : le garde, garant du respect de la nature. Or, cette fonction ne représente que 5 % des effectifs des parcs ! « Chaque année des milliers de candidats tentent leur chance pour une dizaine de postes ouverts », prévient André Lechiguero, chargé de mission métier pour l’Atelier technique des espaces naturels (ATEN). Ce sont en réalité les chargés de mission et d’études qui constituent 30 % des effectifs, arrivent ensuite les métiers de la gestion administrative (20 % des effectifs). « Pour l’ensemble des postes, nous recevons des centaines de candidatures par offre d’emploi, c’est pourquoi je conseille aux jeunes de se démarquer grâce aux stages ou au bénévolat. Le niveau d’étude est très élevé : plus d’un agent sur trois a un diplôme Bac +5. »
Chiffres clés
31,8 milliards d’euros
sont dépensés en France pour la protection de l’environnement, soit 2 % du PIB (chiffre 2003).
35 %
des professionnels de l’environnement sont employés dans le secteur public.
+22 %
Les effectifs inscrits dans les formations initiales à l’environnement ont augmenté de 22 % entre 1997 et 2002.
Pour en savoir plus
www.ifen.fr
www.espaces-naturels.fr
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