Depuis 10 ans, l’hôtellerie - restauration est l’un des rares secteurs à créer 15 000 emplois chaque année. Malgré ce dynamisme, les candidats fuient ces métiers jugés difficiles. Horaires décalés, pénibilité, salaires bas,… le secteur a mauvaise presse. Idée reçue ou réalité du terrain ? Laure Marcus
70 000 offres d’emploi attendent d’être pourvues dans l’hôtellerie – restauration. Or la chasse aux candidats qualifiés se révèle d’autant plus ardue que 90% des entreprises du secteur sont de petites structures. Ainsi, les cuisiniers et serveurs arrivent en tête des postes difficiles à combler en France. En cause : des conditions de travail peu attrayantes pour des jeunes en quête d’équilibre de vie. Campagnes de communication et accords professionnels à l’appui, les acteurs du secteur cherchent activement à redorer leur blason. Mais les évolutions sont-elles perceptibles en salle et en cuisine ?
Des heures de travail en moins
Les progrès sont au rendez-vous sur les horaires de travail. Les hôtels-cafés-restaurants doivent maintenant se conformer aux 39 heures légales, avec des heures majorées de 10% de 35h à 39h. En dix ans, le secteur est ainsi passé d’une moyenne de 45h à 39h par semaine.
Mais ne rêvons pas, les horaires décalés et le travail dominical sont incontournables, si ce n’est en restauration collective. Quant aux cadres de l’hôtellerie - restauration, la moyenne se situe plutôt autour de 60 heures de travail hebdomadaires…
Légère amélioration des salaires
Les salaires restent un problème épineux pour la profession : malgré une augmentation de 16% entre 2004 et 2005, ils sont encore insuffisants pour rendre le secteur véritablement attractif. Le SMIC mensuel s’établissait à 1494 euros en 2006, soit 276 euros de plus que le SMIC de droit commun. Quant au salaire brut moyen, il tourne autour de 1570 euros par mois en 2007, hors avantages en nature. Mais les évolutions de 2007 sont en demi-teinte : plusieurs salaires ont piqué du nez cette année, dont ceux de chef de rang, chef de réception, cuisinier, barman, serveur ou directeur d’établissement.
On se rattrape sur l’évolution professionnelle…
L’évolution est le point fort du secteur, très favorable aux progressions internes. Les postes de cadres sont accessibles à ceux qui font leurs preuves, avec ou sans diplôme. Motivation, bonne présentation, sens du service, disponibilité et bilinguisme sont les mots d’ordre des recruteurs. Débuter comme réceptionniste, passer ensuite chef de réception, puis directeur de l'hébergement pour finir directeur principal : les success stories ne sont pas rares dans la profession.
Mais nos hôtels et restaurants ont encore du pain sur la planche pour susciter des vocations. Malgré la multiplication des accords sociaux, les améliorations restent trop lentes pour atténuer la pénurie de main-d’œuvre. Faute aux employeurs ? « Le système est pernicieux, remarque Jacky Strauss, responsable du développement hôtellerie - restauration chez Manpower. Avec des charges sociales élevées, les entreprises, en très grande majorité de petites structures, peuvent difficilement augmenter les rémunérations sous peine de perdre leur rentabilité. » Résultat : elles optent pour du personnel moins qualifié ou font venir de la main-d’œuvre de l’étranger. Difficile de redonner goût à ces métiers en mal de candidats…
En chiffres
4ème
L’hôtellerie – restauration est le 4ème employeur privé de France, avec 700 000 salariés
217 000
postes seront à pourvoir d’ici 2015 dans le secteur
70%
des emplois dans les services aux particuliers sont pourvus par les hôtels et les restaurants
30%
des salariés sont des saisonniers dans les cafés, hôtels, restaurants et discothèques
Pour en savoir plus
www.umih.fr
Un Blog Spécial Métiers hôtellerie-restauration
Hello,
Je viens de repérer un nouveau blog super utile pour celles et ceux qui recherchent des infos sur les métiers en Hôtellerie-restauration. C’est www.workingataccor.fr On peut y poser toutes nos questions à des pros du secteur. @+
Rédigé par : Edouard | 30 octobre 2008 à 16:28