Aujourd’hui, tous les secteurs recherchent des informaticiens : les SS2I d’abord, mais aussi les banques, les administrations, les usines... Le secteur informatique, où les cadres constituent 75 % des effectifs, recherche bien sûr des ingénieurs mais aussi des diplômés de niveau bac +2/3.
Des tableaux de bord des voitures aux téléphones mobiles, des cartes bancaires aux appareils électroménagers, l’informatique se niche partout. Une tendance qui n’est pas prête de s’inverser, et qui pousse les entreprises de tous les secteurs à recruter toujours plus d’informaticiens. Les SS2I (sociétés de services en ingénierie informatique) restent cependant les principaux recruteurs d’informaticiens, puisqu’elles proposent à elles seules près de 80 % des postes. Attention cependant : le taux de turnover y est très élevé, et les plus de 40 ans y subissent souvent une discrimination à l’âge... Au total, sur 2007, 35 000 à 48 000 cadres informaticiens devraient être recrutés, alors qu’un peu plus de 20 000 diplômés seulement sortent chaque année des écoles d’ingénieurs.
Les entreprises « chassent » les jeunes diplômés
Les jeunes diplômés de niveau bac +5 (écoles d’ingénieurs, mais aussi masters Miage, informatique industrielle et productique, informatique appliquée à la finance et à l’assurance, informatique de gestion...) n’ont souvent aucun mal à trouver un emploi, puisque les entreprises viennent même les « chasser » avant la fin de leurs études. Nouveauté : les titulaires d’un bac + 2 ou 3 (BTS informatique de gestion, DUT informatique, statistiques et traitement informatique des données, ou encore réseaux et télécommunications, licences professionnelles...) deviennent eux aussi très prisés, surtout s’ils ont passé leur diplôme en alternance. Certains sont même embauchés à des salaires d’ingénieurs (35 à 40 000 euros bruts annuels) ! Enfin, les étudiants en mathématiques ou physiques intéressent également les principales SSII.
Cette tendance se poursuivra-t-elle sur le long terme ? Difficile à dire, car ce secteur peut connaître des retournements de tendance, comme ce fût le cas entre 2001 et 2003 (le nombre de chômeurs avait triplé en trois ans, selon le Munci). Les délocalisations vers l’Inde ou le Maroc et les fusions d’entreprises constituent d’autres facteurs d’incertitude. Mais pour l’instant, tous les indicateurs sont au vert.
Pour en savoir plus :
http://www.munci.org
http://www.syntec.fr
L’informatique c’est...
Environ 500 000 personnes. Un nombre qui a plus que doublé en 20 ans.
75% des informaticiens sont cadres.
Taux de chômage : 5 %.
Interview
Trois questions à... Régis Granarolo
Président du MUNCI (Mouvement pour une union nationale et Collégiale des Informaticiens).
L’emploi dans le secteur informatique se porte-t-il bien ?
Oui ! Depuis 3 ans, la reprise est forte. Le taux de chômage sectoriel
des informaticiens n’est plus qu’à 5 %, contre 9-10 % fin 2003, au pic
de la crise. De là à parler de pénurie comme on l’entend parfois,
n’exagérons rien ! Depuis 20 ans, l’informatique a toujours connu des
cycles d’environ 5 ans, avec de fortes variations d’activité. Autre
spécificité : notre secteur enregistre beaucoup de recrutements mais
peu de créations nettes d’emplois, à cause du fort turn over dans les
SSII et de l’externalisation de la fonction informatique dans les
sociétés. Les SSII concentrent d’ailleurs l’essentiel des intentions
d’embauches d’informaticiens en 2007.
Quels sont les profils les plus recherchés ?
Il y a toujours beaucoup de demande sur les métiers techniques, qui
représentent environ deux tiers des offres : on recherche des
compétences en JEE, net, Java... Les ingénieurs spécialistes
systèmes-réseaux, mainframe (grands systèmes), ou informatique
décisionnelle sont aussi très demandés, ainsi que les consultants
métiers autour de la banque-finances ou du management. Les doubles
compétences sont particulièrement appréciées. Apparaissent aussi des
demandes en architecture système, urbanisation...
Les bac +2/3 ont-ils aussi leurs chances dans le secteur ?
Oui, il y a de nombreux recrutements à ce niveau pour tout ce qui
concerne le développement. Mais les offres sont plus nombreuses au
niveau ingénieur : il y a même plus d’offres que de demandes d’emploi à
ce niveau ! Pour relativiser la bonne santé du secteur, on pourrait
dire que tout est au beau fixe dans l’informatique pour les jeunes
cadres parisiens. C’est un peu plus compliqué si vous n’habitez pas en
Ile-de-France, Paca ou Rhône-Alpes, ou si vous êtes senior.
Fanny Chapoton / Interneto
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